Apocalypses ou le 8 ème roi

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Q- petite mise au point, à l’intention de la gestapo des acéphales...

à propos de Diables...

mercredi 25 janvier 2012

A l’heure ou Le Monde, (Culture et Idées) du 14-01-12- par la voix d’une simplette de service, examine à la loupe la Hongrie, zappant comme de juste Bela Kuhn et sa terreur rouge..., il nous a semblé intéressant de rafraîchir les cervelles trop cuites... Voici donc un extrait de www.propagande.info. que nous nous sommes contentés d’aérer...

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Le témoignage du comte de Saint-Aulaire, présenté par René-Louis BERCLAZ

Le fait que la grosse presse ne cesse de proclamer urbi et orbi que les révolutions arabes devraient être favorables à l’avènement de régimes véritablement démocratiques dans ces ex-dictatures,

conditions sine qua none pour que ces populations en marge du progrès puissent enfin bénéficier des bienfaits des Droits de l’homme et du Fonds monétaire international (FMI),

devrait plutôt nous inciter à rechercher quelques précédents historiques susceptibles d’éclairer notre lanterne sur les dessous de certains bouleversements politiques : sur la voie du progrès pour tous, un train peut en cacher un autre.

A la fin de 1936 et au terme d’une grande carrière diplomatique, le comte de Saint-Aulaire, ambassadeur de France, publiait « Genève contre la Paix », où cet observateur professionnel rapportait les déclarations faites en sa présence par un grand banquier juif de New York dans un café de Budapest, capitale d’une Hongrie libérée, que le Juif Béla Kuhn venait d’ensanglanter par une atroce révolution bolchévique.

La banque dont il est question ici est la Banque Kuhn, Loeb & Cie de New York, dont les dirigeants étaient Jacob H. Shiff, Otto H. Kahn, les frères Paul et Félix Warburg.

Le témoignage du comte de Saint-Aulaire vient à point compléter le récit des frères Tharaud sur la révolution judéo-bolchévique hongroise (Quand Israël est roi), en nous montrant que ces révolutions sanguinaires, sorties du ventre fécond de la Première guerre mondiale, ne sont nullement des phénomènes spontanés.

La période révolutionnaire en Hongrie ne dura que cent jours ; il était pourtant possible d’en tirer sans attendre une leçon cinglante et définitive que d’autres mettront des décennies à apprendre :

certes, il ne fallait pas « désespérer Billancourt », afin que le prolétariat ne comprenne pas trop vite que les lendemains enchanteurs promis par les paradis soviétiques ne sont pas vraiment radieux.

Quant au financement des révolutions rouges par le grand capital apatride, mieux valait ne pas en parler afin de ne pas troubler les bonnes volontés des porteurs de valise et autres idiots utiles à l’avènement du Grand soir universel.

C’est bien en toute connaissance de cause que les très démocratiques Puissances occidentales ont laissé faire, pour ne pas dire qu’elles ont contribué, par une coupable complaisance, au génocide du peuple russe par des méthodes systématiques, et cela pendant presque trois-quarts de siècle.

Le régime de Béla Kuhn succomba après une promenade militaire menée par l’armée roumaine et il en aurait été de même pour le régime soviétique en Russie si les gouvernements anglais et français n’avaient pas trahis les armées blanches au début des années vingt.

Le fameux « Livre Noir du communisme », publié en 1997 sous la direction de Stéphane Courtois, enfonçait des portes ouvertes et n’apprenait rien à personne, sauf à ceux qui préférèrent nier la réalité révélée à l’époque, entre autres, par les frères Tharaud et le comte de Saint-Aulaire.

René-Louis BERCLAZ

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Cette situation explique comment les alliés masqués de Béla Kuhn étaient demeurés à Budapest après sa déroute et comment on pouvait les rencontrer à la table des missions interalliées dont certains d’ailleurs étaient membres, ce qui leur était très commode pour l’accomplissement de leur autre mission.

Ils sablaient aussi joyeusement le Tokay chez les Alliés que chez Béla Kuhn et quand ils avaient bu plus que de petits enfants ne buvaient de lait, leurs langues se déliaient. Nombre de révolutionnaires Juifs expulsés de Hongrie y étaient revenus après l’armistice, sous l’uniforme américain, et ce sont leurs rapports à Wilson qui inspiraient la politique des Alliés en Europe centrale.

J’ai retenu les propos d’un de ces augures dont je fus le voisin de table à un de ces dîners internationaux qui sont la meilleure école et le plus dangereux écueil de la diplomatie. Il était devenu un des directeurs d’une grande banque de New York, une de celles qui finançaient la révolution bolchevique. Mais ce n’était pas un de ces banquiers scellés au sol comme un coffre-fort, selon le mot de Louis-Philippe sur Casimir Perrier. Il avait du « plafond » dans sa spécialité et le crevait volontiers pour atteindre des régions supérieures.

En bon Oriental, il s’exprimait par images auxquelles, en cérébral, il donnait des prolongements intellectuels. Un convive lui ayant demandé « comment la Haute Finance pouvait protéger le bolchevisme, ennemi de la propriété immobilière, condition de l’industrie bancaire, comme de la richesse immobilière qui lui est non moins nécessaire », notre homme préposé au ravitaillement des sans-pain, vida un grand verre de Tokay, prit un temps, en tirant une bouffée de son énorme cigare à cinq francs-or, et dit :

« Ceux qui s’étonnent de notre alliance avec les Soviets oublient que le peuple d’Israël est le plus nationaliste de tous les peuples, car il est le plus ancien, le plus uni, le plus exclusif. Ils oublient que son nationalisme est le plus héroïque, car il a résisté aux plus terribles persécutions.

Ils oublient aussi que c’est le nationalisme le plus dur, le plus immatériel, puisqu’il a subsisté à travers les siècles en dépit de tous les obstacles sans le support d’un territoire. Il est œcuménique et spirituel comme la papauté. Mais il est tourné vers l’avenir au lieu de l’être vers le passé et son royaume est ici-bas. C’est pourquoi il est le sel de la terre ce qui ne l’empêche pas d’être, comme on le dit sur le boulevard, le plus dessalé des nationalismes, c’est-à-dire, le plus décanté, le plus dépouillé... »

Quelques convives ayant accueilli ces derniers mots par un sourire mal réprimé, ce Sage de Sion y répondit par cette glose : « Quand je dis le plus dépouillé, j’entends que notre nationalisme est le plus buvable de tous, celui qui a le plus de bouteille, celui que les autres peuples absorbent le plus facilement avec délices et sans mal aux cheveux. Pour en venir au sel, connaissez-vous le précepte des saleurs de morue ? Je l’ai appris sur le banc de Terre Neuve. Le voici : trop de sel brûle la chair, pas assez la corrompt. De même pour l’esprit et pour les peuples. Nous appliquons ce précepte sagement, ainsi qu’il convient, le sel étant l’emblème de la sagesse.

Nous le mêlons discrètement au pain des hommes : nous ne l’administrons à doses corrosives que dans des cas exceptionnels, quand il s’agit de brûler les débris d’un impur passé, comme par exemple dans la Russie des tsars. Cela vous explique déjà un peu pourquoi le bolchevisme nous agrée : c’est un admirable saloir pour brûler non pour conserver. Mais en dehors et au-dessus de ce cas particulier, nous communions avec le marxisme intégral dans l’Internationale, notre religion, parce qu’il est l’arme de notre nationalisme, arme tour à tour défensive et offensive, le bouclier et le glaive.

Le marxisme, direz-vous, est aux antipodes du capitalisme qui nous est également sacré. C’est précisément parce qu’ils sont aux antipodes l’un de l’autre qu’ils nous livrent les deux pôles de la planète et nous permettent d’en être l’axe. Ces deux contraires, trouvant comme le bolchevisme et nous, leur identité dans l’Internationale. De plus ces deux contraires qui sont aux antipodes de la société comme de la doctrine, se rejoignent dans l’identité de la même fin : la rénovation du monde par en haut, c’est-à-dire par le contrôle de la richesse et par en bas, c’est-à-dire par la révolution.

Pendant des siècles, Israël a été séparé de la chrétienté, refoulé dans le ghetto, afin de montrer aux fidèles ce qu’on appelait les témoins de l’ancienne foi, dans un abaissement qui, disait-on, était l’expiation du déicide. C’est ce qui nous a sauvés et, par nous, sauvera l’humanité. Nous avons ainsi conservé notre génie et notre mission divine. C’est nous aujourd’hui les vrais fidèles. Notre mission consiste à promulguer la loi nouvelle et à créer un Dieu, c’est-à-dire épurer la notion de Dieu et à la réaliser quand les temps seront révolus. Nous l’épurons en l’identifiant à la notion d’Israël devenu son propre Messie, ce qui en facilitera l’avènement par notre triomphe définitif. C’est notre Nouveau Testament.

Nous y réconcilions les rois et les prophètes, comme David le prophète-roi ou le roi-prophète, les réunissant en sa personne. Nous sommes rois pour que les prophéties s’accomplissent et nous sommes prophètes pour ne pas cesser d’être rois ».

Là-dessus, ce roi-prophète but un autre verre de Tokay.

Un sceptique lui fit cette objection : « Ce Messie dont vous êtes les prophètes et les apôtres, ne risquez-vous pas d’en être aussi les martyrs ? car enfin, si dépouillé que soit votre nationalisme, il dépouille parfois les autres peuples. Si vous méprisez la richesse, vous ne la dédaignez pas, ne serait-ce que comme moyen non de jouissance, mais de puissance. Comment le triomphe de la révolution universelle, destructrice et négatrice du capitalisme, peut-il préparer le triomphe d’Israël, arche sainte de ce même capitalisme ? »

« Je n’ignore pas que Jéroboam a fondé à Dan et à Béthel, le culte du Veau d’Or. Je n’ignore pas non plus que la révolution est, dans les Temps modernes, la grande prêtresse de ce culte, la plus diligente pourvoyeuse de ses tabernacles. Si le Veau d’Or est toujours debout, son piédestal le plus confortable est le tombeau des Empires, et cela pour deux raisons : d’abord la révolution n’est jamais qu’un déplacement de privilèges, partant de richesses.

Or ce qui nourrit notre Veau d’Or, ce n’est pas la création de richesses, ni même leur exploitation, c’est surtout leur mobilisation, âme de la spéculation. Plus elle change de main et plus il en reste dans les nôtres. Nous sommes des courriers qui touchons des commissions sur tous les échanges, ou si vous préférez, des péagers qui contrôlons les carrefours du globe et percevons une taxe sur tous les déplacements de la richesse anonyme et vagabonde, que ces déplacements soient des transferts d’un pays à l’autre, ou des oscillations entre les cours. A la calme et monotone chanson de la prospérité nous préférons les voix passionnées et alternées de la hausse et de la baisse. Pour les éveiller, rien ne vaut la révolution si ce n’est la guerre, qui est une forme de révolution.

En second lieu la révolution affaiblit les peuples, les met en état de moindre résistance contre les entreprises étrangères. La santé de notre Veau d’Or exige la maladie des Nations, celles qui sont capables de se développer par elles-mêmes. Nous sommes au contraire, solidaires des grands Etats modernes comme la France, les Etats-Unis, l’Angleterre, l’Italie, représentés à cette table, qui nous ont accordé une généreuse hospitalité et avec qui nous collaborons pour le progrès de la civilisation.

Mais prenez par exemple la Turquie d’avant-guerre, « l’homme malade » comme l’appelaient les diplomates. Cet homme malade était un élément de notre santé car il nous prodiguait des concessions de toutes natures, banques, mines, ports, chemins de fer, etc.

Toute sa vie économique nous était confiée : nous l’avons si bien soigné qu’il en est mort, du moins en Europe. En nous plaçant du point de vue terre-à-terre de l’accumulation des richesses en vue de l’accomplissement de notre mission, nous avons besoin d’un autre homme malade. C’eût été déjà une raison suffisante en dehors de considérations plus élevées, pour inoculer le bolchevisme à l’ancienne Russie. Elle est maintenant l’homme malade d’après guerre, beaucoup plus nourrissant que l’Empire Ottoman et qui se défend encore moins. La voici à point pour un autre festin. Ce sera bientôt un cadavre, nous n’aurons que la peine de le dépecer ».

A l’autre bout de la table, un coreligionnaire, enfant terrible de la synagogue, guettait le moment de placer son mot : « On nous prend pour des rapaces, nous sommes plutôt des charognards ».

Oui, si vous y tenez, répliqua le confesseur de la loi nouvelle. Mais ajoutez que nous le sommes pour le bien de l’humanité, pour sa santé morale, comme dans les pays où la voirie est rudimentaire, d’autres oiseaux le sont pour la salubrité publique. Ajoutez aussi que notre dynamisme essentiel utilise les forces de destruction et de création mais utilise les premières pour alimenter les secondes.

Qu’étaient des pays comme l’ancienne Turquie, l’ancienne Russie, et même à une moindre échelle l’ancienne Hongrie avec son régime féodal et ses latifundia ? Ils étaient des membres paralysés qui gênaient tous les mouvements du monde ; ils étaient des embolies de l’Europe qui pouvait en mourir, des caillots de sang oblitérant des vaisseaux vitaux. En les dissolvant nous les restituons au courant circulaire du corps tout entier. Si au cours de l’opération giclent quelques gouttes de sang liquéfié, pourquoi nous en émouvoir ? C’est le prix infime d’un immense bienfait. Quelqu’un a dit que « nous sommes révolutionnaires parce que nous sommes conservateurs de nous-mêmes.

Dans l’aménagement du monde nouveau, nous prouvons notre organisation pour la révolution et pour la conservation par cette destruction, le bolchevisme, et par cette construction de la Société des Nations, qui est aussi notre œuvre, l’un étant l’accélérateur, l’autre le frein de la mécanique dont nous sommes le moteur et la direction.

Le but ? Il est marqué par notre mission. Israël est une nation synthétique et homogène. Elle est formée d’éléments épars dans toutes les parties du monde mais fondus à la flamme de notre foi en nous-mêmes. Nous sommes une Société des Nations (SDN) qui résume toutes les autres. C’est ce qui nous qualifie pour les réunir autour de nous. On nous accuse d’en être les dissolvants. Nous ne le sommes que sur les points réfractaires à cette synthèse dont la nôtre est l’exemple et le moyen. Nous ne dissocions la surface que pour réveiller dans les profondeurs les affinités qui s’ignorent. Nous ne sommes le plus grand commun diviseur des peuples que pour en devenir le plus grand commun fédérateur. Israël est le microcosme et le germe de la Cité future.

Charles de Saint-Aulaire, Genève contre la Paix, éditions Plon, 1936,

pages 85 et suivantes