Apocalypses ou le 8 ème roi

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Z- Evolution, mise en abîme...

mardi 21 mai 2013

Ni nos Amis ni nous même n’éprouvons la moindre tendresse pour monsieur Borella (1), mais voici un texte qui mérite de figurer dans notre Site ...

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A lire l’article d’Atila Özer, « Darwin ou le débat sans fin », dans Valeurs actuelles du 2 avril 2009, on a l’impression que le pauvre Darwin est l’objet d’une haine féroce de la part des “théocrates obscurantistes”, secte puissante et partout menaçante, particulièrement sous la forme du “créationnisme” et de la théorie du “dessein intelligent”.

Qualifier une doctrine d’obscurantiste relève de la polémique et n’a rien à voir avec sa vérité ou sa fausseté. Quant à la personne de Darwin, l’observateur impartial a plutôt le sentiment qu’elle est très majoritairement célébrée. Cela dit, quelques remarques s’imposent.

Notons d’abord que si l’oeuvre de Darwin, l’Origine des espèces (1859), est celle qui eut le plus grand retentissement, elle n’est pourtant pas la première à avoir considéré que la vie a une histoire et que l’apparition d’une espèce nouvelle s’explique, en continuité, à partir des transformations morphologiques d’une espèce antérieure.

Le livre de Darwin est assurément un grand livre, mais, outre qu’à son époque le naturaliste Alfred Russel Wallace était parvenu à une théorie très voisine, comment oublier que le Français Lamarck, en 1809, dans sa Philosophie zoologique, est le premier à avoir formulé une théorie de l’évolution ?

Précisons d’ailleurs que, dans l’Origine des espèces, le mot “évolution”ne figure pas, et qu’il n’y est question que des animaux, non de l’homme ; ce qui ne signifie pas que Darwin n’y pensait pas déjà, car ses Carnets prouvent que ses préoccupations philosophiques étaient aussi fortes que son goût pour la collection des faits.Mais l’Angleterre victorienne imposait la prudence.

Quant à l’évolutionnisme, c’est incontestablement une théorie – tout comme le créationnisme. Mais s’agit-il d’une théorie scientifique ? Ce n’est pas l’avis de Karl Popper, qui parle à son sujet de “tautologie”, le dogme de la survivance des plus aptes n’étant pas “falsifiable” : par définition, tout être vivant est apte à vivre et il n’y a aucun moyen de prédire si tel être fera partie des survivants. On ne peut donc, si l’on a souci de rigueur, déclarer que les faits confirment partout une théorie aussi générale.

Comme l’a reconnu une fois Jean Rostand, la théorie évolutionniste est « un roman ; mais, ajoutait-il, c’est un beau roman ». En réalité, il y a aussi une multitude de faits qui semblent la contredire.

Ainsi, la mouche drosophile est une espèce particulièrement mutante : depuis l’ère tertiaire, on lui connaît de multiples variations génétiques (nombre de pattes, d’ailes, etc.), mais c’est toujours une mouche.

Eût-on jamais constaté, expérimentalement, le passage d’une espèce à une autre, le débat serait clos. C’était l’espoir du père Leroy, disciple de Teilhard de Chardin. Il dut y renoncer.

La vérité est que, paraphrasant le titre du livre de Michael Denton (Flammarion, 1992), on peut affirmer que l’« évolution [est] une théorie en crise ». Popper y voyait un « programme de recherche métaphysique » (la Quête inachevée, Calmann-Lévy, 1981).

En tant que tel, l’évolutionnisme est-il autre chose qu’une métaphysique inversée, celle, aujourd’hui agonisante, de l’idéologie matérialiste du progrès ?

S’agissant maintenant de son rapport aux théories racistes, à l’eugénisme et à la sociobiologie, les liens sont beaucoup plus étroits que ne l’admettent les darwiniens zélés.

Il ne s’agit pas de condamner personnellement (ni d’innocenter) Darwin.Mais que le darwinisme ait partie liée, sous couvert de science, avec l’eugénisme et le rêve d’une “société pure” est un fait incontestable, comme le montre
l’accablant dossier réuni par l’historien et épistémologue André Pichot dans " la Société pure. De Darwin à Hitler" (Flammarion, 2000).

Enfin, il est bien surprenant d’entendre invoquer le matérialisme comme l’incontestable vérité de la science la plus éclairée, alors que c’est exactement la conclusion contraire qu’impose aujourd’hui la physique quantique. Bohr, Heisenberg, Schrödinger et bien d’autres ont montré que

c’est la notion même de matière qui se révèle des plus problématiques, à quoi un certain fanatisme matérialiste ne pourra rien changer.

Dans cette perspective, nonobstant les excès du fondamentalisme, la théorie du dessein intelligent – et donc du finalisme – mérite considération.

C’est ce que montre l’oeuvre de Raymond Ruyer (Néo-finalisme, 1952), qui demeure l’un des plus grands philosophes français, et l’un des plus significativement méconnus :

« Quel dommage, disait-il un jour,que Monod s’en tienne à la molécule et ne descende pas au niveau atomique et subatomique ! Il verrait que sa biologie strictement mécaniciste est proprement inconcevable ».

JEAN BORELLA philosophe

16 Octobre 2013- blog sylvainlabeste.wordpress.com/2013/.../la-fete-a-darwin...‎La Fête à Darwin 23 Jeudi mai 2013 Tags

Aujourd’hui, en campagne profonde et froide, puisqu’il pleut à l’image de nos pâturesques voisines en miction impossible, on décide à brûle-pourpoint – pour se réchauffer – de faire sa fête à Darwin.

Ce court extrait est tiré d’un des livres fascinants de Gérard Nissim Amzallag, biologiste de renom, qui enseigne à l’université hébraïque de Jérusalem. Il s’attaque ici à la théorie des hasards heureux qui, en tant que véritable pétition de principe impose ses insuffisances pourtant criantes à toute la communauté scientifique et contribue à véhiculer ainsi une des plus grandes aberrations du siècle. 

L’évolutionnisme est si implanté dans les consciences modernes, qu’oser le remettre en question relevait il n’y a pas si longtemps encore du suicide intellectuel, et entraînait une mise au placard immédiate, rayon créationnisme hystérique. Il importe de ne pas perdre de vue que la combinaison évolutionnisme-progrès-égocentrisme s’est agrégée en un véritable béton psychique, dont la chape de silence reste l’arme imparfaite, ultime instrument du maintien de son apparente cohérence, et donc de son improbable survie dans le flux perpétuel des impermanences, une fois sa partition jouée…
S.L

"… L’événement moteur de la transformation dans le cadre conceptuel darwinien est le hasard des mutations dans la séquence de nucléotides formant l’ADN.

Selon la théorie darwinienne, les erreurs de copie de cette longue chaîne, ainsi que les altérations chimiques qu’elle peut subir, se traduisent en des modifications dans la séquence d’acides aminés formant les protéines, éléments de base dans la constitution du phénotype. Les meilleures séquences d’ADN (définies par la succession d’acides nucléiques qui les composent) nées de cette variation au hasard étant ensuite sélectionnées par ségrégation mendélienne grâce à l’avantage octroyé aux organismes qui les portent.

Outre l’aspect réductionniste nécessaire pour envisager une sélection de gènes à partir des organismes, ce postulat implique donc que la séquence des nucléotides est un pur fruit du hasard. Les biologistes ne peuvent rechercher de lois là où le cadre métaphysique qui circonscrit leur domaine postule un pur hasard.Et pourtant, ce présupposé se trouve contredit par l’observation.

Il existe en effet une correspondance entre les vingt acides aminés impliqués dans la synthèse des protéines et les quatre nucléotides formant par leur alignement chaque brin de la double spirale d’ADN. La correspondance précise entre un acide aminé et un triplet de nucléotides permet un contrôle par un gène de la séquence d’acides aminés formant la protéine lui correspondant. Le nombre de combinaisons de triplets de nucléotides étant plus élevé que le nombre d’acides aminés codés, il se produit une certaine redondance du code génétique.

Certains acides aminés sont codés par plus d’un triplet. Si les séquences d’ADN se modifient au hasard des mutations, alors la représentation d’un acide aminé dans la composition des protéines devrait correspondre à son niveau de redondance, c’est-à-dire au nombre de triplets de nucléotides codant pour son insertion.

Or l’analyse des fréquences d’acides aminés dans les protéines montre un très net écart vis-à-vis de cette prédiction. Ce résultat révèle donc bien l’existence d’un facteur autre que le hasard dans la transformation des séquences de nucléotides (15).

De plus, les différents triplets codant pour le même acide aminé devraient être présents dans les mêmes proportions dans le cas d’une modification au hasard de la séquence de nucléotides. En effet, de par leur redondance, ces triplets sont absolument interchangeables quant à leur effet sur le phénotype. Ils ne peuvent donc nullement être sélectionnés en faveur d’un quelconque avantage octroyé.Pourtant, les triplets redondants ne sont pas observés en proportion égale dans les séquences de nucléotides (16).

Il existe également de très nombreuses périodicités dans la succession des nucléotides constituant la longue molécule d’ADN. Ces périodicités impriment même une certaine régularité à la séquence tout entière (17). Un tel phénomène ne peut nullement être interprété en termes de remplacements au hasard des nucléotides, les fameuses « mutations » sur lesquelles repose tout le cadre darwinien.

Ces entorses aux lois du hasard sont considérées comme des phénomènes mystérieux dans le cadre métaphysique darwinien.

Par contre, ils sont totalement compatibles avec l’absence de hasard à la fois dans le code génétique – qui semble établi au nom d’une certaine correspondance entre les propriétés physico-chimiques des acides nucléiques – codants – et des acides aminés – codés (18) -, et dans la séquence d’acides aminés formant les protéines – répondant à un principe de minimalisation de l’énergie libre dans les interactions entre acides aminés (19) -.

De par ces phénomènes, il n’est donc pas surprenant d’observer plusieurs niveaux de régularité dans la séquence de nucléotides formant le génome.

Or ces « infractions physico-chimiques » aux principes de pur hasard sont impossibles à gérer dans le cadre métaphysique darwinien.

Plus encore, elles contredisent le postulat de base du darwinisme, en impliquant l’influence du produit (la protéine et son activité) sur la sélection de la séquence des nucléotides.

Du fait qu’ils réfutent les fondements mêmes du cadre métaphysique darwinien, il n’est pas étonnant que l’ensemble de ces travaux (conduits avec succès depuis quelques décennies) soient complètement ignorés (20)…"

La Raison Malmenée, De l’Origine des Idées Reçues en Biologie Moderne
Gérard Nissim Amzallag, 2002 CNRS Editions, p. 185-186-187.